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Le Suffrage Universel
LE SUFFRAGE UNIVERSEL OU LA PERIODE DE RESTAURATION
Après l’époque napoléonienne, la France va vivre un retour à la monarchie. On l’appelle la Restauration.
Il s’agit cependant d’une monarchie constitutionnelle où les pouvoirs du roi sont limités par une Charte.
Au cours de cette période, trois rois vont se succéder.LOUIS XVIII (1815-1824)
Frère de Louis XVI, Louis XVIII gouverne avec deux chambres : la Chambre des Pairs et la Chambre des Députés.
Si les premiers sont nommés par le roi, les derniers sont élus par une minorité d’hommes riches capables de payer le Cens Électoral, un impôt pour obtenir le droit de vote. Très malade, Louis XVIII meurt en 1824.CHARLES X (1824-1830)
Charles X succède à son frère. Partisan des « ultras royalistes », il veut imposer un régime autoritaire quasi absolu. Il s’attaque aux libertés de vote et de la presse. Le peuple va alors se soulever pour défendre les libertés. Des barricades sont élevées dans les rues de Paris et au bout de trois jours, « les Trois Glorieuses », l’armée royale cède et Charles X doit s’enfuir.
LOUIS-PHILIPPE (1830-1848) - Le dernier roi
Après les Trois Glorieuses, les députés offrent le trône à Louis-Philippe, (cousin des deux précédents rois). Le « Roi-Citoyen » reconnaît le drapeau tricolore et accepte une nouvelle Charte. Cependant, la démocratie n’est toujours pas réalisée car seuls les plus riches participent à la vie politique et bien vite, le peuple réclame le droit de vote pour tous. Louis-Philippe s’y oppose. Des barricades sont à nouveau élevées : c’est la Révolution de février 1848. Louis -Philippe est chassé. Ce mouvement d’insurrection va aussi imposer la IIe République et le suffrage universel masculin.
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« La Liberté guidant le peuple » de Eugène Delacroix
Ce tableau est devenu un symbole de la République triomphante alors que Delacroix était plutôt conservateur. L’œuvre assez imposante (325 cm × 260 cm) fut réalisée entre les mois d’octobre et de décembre 1830. La scène se passe à Paris, comme l’indiquent les tours de la cathédrale Notre-Dame qui émergent des fumées du dernier plan.
Que voit-on d’abord ? Une femme au centre du tableau. Que fait-elle ici ? Coiffée d’un bonnet phrygien et tenant dans sa main droite un drapeau tricolore, elle est au sommet d’une pyramide de corps. Elle est à moitié nue, au milieu des coups de feu. En réalité, elle relève d’un autre monde : son buste, ses pieds nus, la ligne serpentine de son corps, sa tunique rappellent les statues grecques antiques. Bien qu’elle marche droit sur nous, son visage désaxé se retrouve de profil comme une médaille. Son bras passe sur le blanc du drapeau pour mieux ressortir.
Le titre du tableau donne la solution : c’est la liberté. Cette femme incarne une idée abstraite : c’est Marianne. C’est une allégorie de la RépubliqueEnsuite, de gauche à droite, on peut observer :
- Un ouvrier : béret, pantalon à bretelles, tablier.
- Un bourgeois : redingote, cravate, chapeau haut de forme.
- Un étudiant : bicorne de l’Ecole Polytechnique.
- Un journalier : blouse bleue.
- Un gamin : gilet et béret. (C’est sans doute ce personnage qui inspira le Gavroche de Victor Hugo).
Mais cette image qui montre la victoire de la République est une erreur car c’est une révolution ratée : la monarchie ne cède pas à la République.
Ce tableau est donc paradoxal : est-ce un éloge ou une critique du peuple ? Très mal reçu par le public de l’époque, ce tableau représente une « Liberté » sale, dévergondée, débraillée, plus proche d’une femme quelconque que d’une déesse.Voir une analyse en vidéo du tableau "LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE
Pour tester vos connaissances : QUIZ N°1 : LES DERNIERS ROIS DE FRANCE - QUIZ N°2 : LA RESTAURATION