-
La première guerre mondiale 1914-1918
La première guerre mondiale 1914-1918
Nous étudions actuellement le livre au temps de la guerre 1914-1918, un récit de Catherine David, éditions Nathan.
RESUME
Nous sommes en mars 1916 dans un petit village de la Marne, Chamery. Louise, une enfant, pense beaucoup à Bastien son grand frère mobilisé en 1914 et désormais combattant à Verdun. Avant la guerre, son grand frère lui avait offert un chiot qu'elle avait baptisé Mirliton. Mais depuis, le chien est devenu adulte. Ce matin-là, Louise et son père déjeunent ensemble. En lisant le journal, son père remarque un article qui dit que l'armée recrute des chiens. Le jour même, ils décident d'emmener Mirliton au chenil des armées pour qu'il subisse des tests. Le lendemain, Louise retourne au chenil et elle apprend que Mirliton sera «estaffette», c'est-à-dire chien de liaison. Un mois s'est écoulé. Isolée sur le front, la section de Bastien attend du secours. À sept kilomètres en arrière, le commandant du bataillon décide de leur envoyer un chien porteur de message pour les tirer de cette situation. Bastien ne sait pas encore qu'il s'agit de Mirliton. Le chien est parti à travers le champ de bataille. Il contourne les trous d'obus et se fait tirer dessus mais arrive finalement à destination. Bastien, lui, ne s'attendait pas à voir Mirliton. Mais le temps des retrouvailles est court car le chien doit repartir. Bientôt, la section se met en route pour rejoindre une autre tranchée vers l'arrière. Il pleut, le trajet est pénible et les soldats arrivent épuisés. La nuit venue tout le monde essaye de dormir mais les rats pullulent. Le lendemain, la section reprend la route et arrive enfn au lieu de rendez-vous. Un camion de ravitaillement les attend. Enfin, on va les soigner et les nourrir. Bastien reçoit du courrier de sa famille et des nouvelles de Louise qui parle de Mirliton. Maurice, un ami de Bastien, a reçu un coli de sa marraine de guerre. Mais toutes ces joies sont de courte durée car la section de Bastien reçoit l'ordre de prendre d'assaut une tranchée allemande. Pendant l'attaque, Bastien tue un soldat allemand pour sauver Maurice. La tranchée ennemie est conquise. En récompense, Bastien et Maurice obtiennent une permission. Sur le chemin du retour, Bastien pense à Mirliton et redoute qu'il soit mort. Son arrivée chez les siens est fêtée comme il se doit. Mais une dernière surprise les attend : un camion du chenil a ramené Mirliton chez lui. Il est blessé à la patte mais se porte bien. Cette fois-ci, la famille au grand complet est enfin réunie.
La guerre 1914-1918 avec C'est pas Sorcier
DOCUMENTATIONS:
Cassel, quartier général
Située au sommet de l’un des monts de Flandre (136 mètres d’altitude), la ville de Cassel occupe une zone stratégique. A environ 40 kilomètres à l’est, la ville d’Ypres en Belgique est au cœur de violents combats tout au long de la guerre. Bien qu’étant une ville de taille modeste, Cassel devient le cœur d’un secteur où de nombreuses infrastructures se mettent en place. Elle accueille aussi de hauts gradés militaires français et britanniques qui coordonnent les actions des armées alliées dans cette zone.
Le 24 octobre 1914, alors que la bataille de l’Yser (17-31 octobre 1914) fait rage, le général Ferdinand Foch (1851-1929) y installe son quartier général. Il est alors chargé de la coordination des armées alliées du Nord. Jusqu’alors localisé à Doullens (Somme), Foch décide de se déplacer vers le nord, alors que les troupes de l’Entente (France, Empires russe et britannique) et celle de l’Alliance (Empires centraux) sont lancées dans la « course à la mer ». Il s’agit du moment où, après l’arrêt de l’avancée allemande lors de la bataille de la Marne, les belligérants repartent vers la Mer du Nord en essayant de se déborder mutuellement. Ces mouvements visent à encercler l’ennemi et donc, pour les Allemands, à reprendre l’offensive, alors que les armées alliées cherchent à stopper l’invasion.
En choisissant Cassel, Foch souhaite aussi se rapprocher du Grand Quartier Général (G.Q.G.) britannique de Saint-Omer (Pas-de-Calais), alors sous le commandement de Sir John French (1852-1925). Il installe son bureau au premier étage de l’Hôtel de la Noble-Cour sur la Grand Place. Sous la responsabilité de son chef d’état-major, le colonel Weygand, il y a en tout 23 officiers. Une collaboration avec l’armée britannique est rapidement mise en place à l’instigation du général Henry Wilson. Le général Foch quitte Cassel dès juin 1915.
C’est à cette date qu’un quartier général britannique est à son tour installé à Cassel. Il est commandé par le général Herbert-Charles Plumer (1857-1932). Ses bureaux sont installés dans le Casino. Les témoignages de l’époque évoquent la transformation de l’Hôtel de Ville en un lieu de détention des prisonniers allemands où ceux-ci sont aussi interrogés. Enfin, en novembre 1917, une mission française est à nouveau présente à Cassel
Pendant toute la guerre, les militaires côtoient donc dans cette ville des civils que la proximité du front n’a pas poussés au départ. Ceux-ci gardent un souvenir ému de la présence de celui qui deviendra le maréchal Foch. Si le souvenir de la présence britannique n’est pas toujours positif, des complicités ont pu voir le jour. Un soldat britannique célèbre a ainsi gardé un vif souvenir de son séjour à Cassel. Il s’agit de William Orpen (1878-1931), artiste peintre dont des œuvres représentant la ville flamande sont aujourd’hui conservées à l’Imperial War Museum (Londres). L’une de ses œuvres témoigne des relations, parfois amicales voire intimes, qu’entretiennent civils et militaires. Orpen nous donne ainsi, dans ses mémoires, une description de l’hôtel du Sauvage de Cassel : « Le petit Hôtel Sauvage… était rempli chaque nuit – la plupart étaient des combattants provenant du Saillant [d'Ypres], qui venaient passer quelques heures pour manger, boire, jouer du piano et chanter, oublier leur misère et leur malaise pour un moment (…) ».Descamps Henri-Maurice (1878-1965), 1914 : le général Foch, le colonel Weygand, le lieutenant Tardien et le capitaine Fournier s’entretiennent à Cassel, 1914, plaque de verre, Fonds photographique patrimonial Descamps – Ville de Cassel
Descamps Henri-Maurice (1878-1965), Officiers britanniques, premier quart du 20e siècle, plaque de verre, Fonds photographique patrimonial Descamps – Ville de Cassel
Orpen William (1878-1931), The courtyard, Hotel Sauvage, Cassel, Nord, 1917, © Imperial War Museums (Art. IWM ART 2992), Londres
Descamps Henri-Maurice (1878-1965), Un cortège de soldats indochinois sur la Grand Place de Cassel au début de l’année 1919, 1919, photographie, © Cassel, musée départemental de FlandreÀ l’issue du conflit, les soldats ne sont pas tous immédiatement démobilisés. Cette procédure prend plusieurs mois. Anciens combattants et civils continuent donc à se côtoyer, comme ici, à Cassel, à l’occasion d’une célébration (probablement le Nouvel An chinois).
Les flandres, entre front et arrière-front
Autour de Cassel, de nombreuses infrastructures se mettent en place. Des entrepôts de munitions, mais aussi de nourriture, des cantonnements, des hôpitaux, des voies de chemin de fer, des terrains d’aviation sont installés en nombre dans la zone de l’arrière-front.
En France, dès 1915, ce sont 100 000 obus qui quittent quotidiennement les usines pour approvisionner le front. Des dépôts de munitions sont donc créés partout à proximité des zones de front pour que celles-ci puissent ensuite être acheminées jusqu’aux premières lignes. Au début 1918, on en trouve à Caëstre, près de Bailleul et autour de Poperinge par exemple. Des entrepôts de fournitures et de ravitaillement sont également construits près d’Ebblinghem ou de Abeele.
Toutefois, si les constructions d’entrepôts se multiplient à l’arrière-front, l’aspect le plus frappant des aménagements mis en place dans cette zone reste le développement du réseau de chemin de fer. Celui-ci est favorisé par la stabilité de la ligne de front : pendant près de trois ans, celle-ci n’évolue que très peu en Belgique et dans le nord de la France. Le train joue ainsi un rôle essentiel pour acheminer vivres et munitions, mais aussi pour le transport des troupes et des blessés. Les moyens de transport ferrés, trains, trams et voies étroites, sont alors utilisés en masse.
L’utilisation des avions se développant au fil du conflit, de nouvelles infrastructures voient le jour : les terrains d’aviation. En 1913, un poste d’aviation est ainsi mis en place par les autorités françaises dans les Flandres maritimes, à Saint-Pol-sur-Mer. Toutefois, celui-ci est vite insuffisant, l’armée britannique installe donc des bases à Petite-Synthe, Coudekerque-Branche, Bray-Dunes ou Bergues.
Parmi les infrastructures mises en place à l’arrière-front pendant le conflit, il faut également évoquer les hôpitaux. Des millions d’hommes sont blessés pendant le conflit. La zone des Flandres n’est pas épargnée, lors des grandes offensives les blessés se comptent par milliers chaque jour. La première étape du parcours de ces hommes se situe juste à l’arrière des lignes dans le poste de secours où l’on administre des premiers soins très rudimentaires : bandages, piqûres de morphine, et où l’on met en place le triage. Les blessés sont ensuite transportés à l’arrière-front, dans des hôpitaux où l’on peut pratiquer les chirurgies nécessaires. Dans les Flandres belges, on trouve notamment le Lijssenthoek, un hameau au sud de Poperinge où une ferme est transformée en hôpital de campagne dès le printemps 1915. Le nombre de blessés ne survivant pas à leurs blessures est tel qu’à partir du 31 juillet 1915, on procède à plus de 10 inhumations par jour. À l’issue de la guerre, un grand cimetière britannique est construit non loin de l’hôpital transformé en hôpital stationnaire où l’on accueille les victimes de maladies ou d’accidents.
L’arrière-front en Flandre – début 1918 : voies de communication et infrastructures militaires, © Simon Toulet
Descamps Henri-Maurice (1878-1965), Approvisionnement de l’armée britannique, 1914-16, plaque de verre, Fonds photographique patrimonial Descamps – Ville de Cassel
Poste de secours. Bois. En Belgique. Transport des blessés sur une piste de relais, 16 octobre 1917, photographie argentique sur papier, coll. Historial de la Grande Guerre, Péronne
Cette photographie montre combien les postes de secours sont rudimentaires.
COHABITATION AVEC LES CIVILS
Durant pratiquement toute la guerre, les habitants des villages et villes situés à l’arrière-front cohabitent avec les troupes. Ces rapports engendrent de nouveaux besoins. Les civils profitent de la présence des soldats au repos pour gagner de l’argent, par la vente de denrées alimentaires ou de boissons. Dans les Flandres françaises, par exemple, on note une augmentation du nombre d’estaminets, bistrots typiques de la région.
L’autorité militaire a dû réglementer ces relations. La vente d’alcool, les jeux d’argent ou encore la prostitution sont interdits. Inévitablement, des tensions voient le jour, à cause de la réquisition des terrains, du ravage des récoltes, de l’augmentation de la délinquance ou du rationnement des ressources. Mais pour les soldats, le contact avec les civils, notamment lorsqu’ils logent chez ceux-ci, signifie un répit et un confort bienvenu après l’horreur des tranchées.
Dans les secteurs où des troupes étrangères, britanniques notamment, sont stationnées, civils et militaires sont amenés à se familiariser avec une nouvelle langue et culture. Les habitants des villes et villages découvrent aussi les produits de la vie quotidienne que les armées importent, comme les traditionnelles conserves de corned-beef. Cette cohabitation est aussi l’occasion de rencontrer, pour la première fois, des hommes venus de l’autre bout du monde, de l’ensemble de l’Empire britannique ou encore des colonies françaises.
Descamps Henri-Maurice (1878-1965), Un cortège de soldats indochinois sur la Grand Place de Cassel au début de l’année 1919, 1919, photographie, © Cassel, musée départemental de Flandre
À l’issue du conflit, les soldats ne sont pas tous immédiatement démobilisés. Cette procédure prend plusieurs mois. Anciens combattants et civils continuent donc à se côtoyer, comme ici, à Cassel, à l’occasion d’une célébration (probablement le Nouvel An chinois).
Caron Achille (1888-1947), Le Café des réfugiés, baraquement près de la voûte avec des soldats français et anglais, premier quart du 20e siècle, plaque de verre, © Musée Quentovic – Ville d’Etaples-sur-Mer
Si les ventes d’alcool sont très strictement encadrées, on trouve néanmoins des cafés dans les zones de cantonnement ou à proximité. Ici, c’est un baraquement du camp d’Etaples (Pas-de-Calais) qui est devenu le « Café des réfugiés ».
Descamps Henri-Maurice (1878-1965), Un cortège de soldats indochinois sur la Grand Place de Cassel au début de l’année 1919, 1919, photographie, © Cassel, musée départemental de Flandre
À l’issue du conflit, les soldats ne sont pas tous immédiatement démobilisés. Cette procédure prend plusieurs mois. Anciens combattants et civils continuent donc à se côtoyer, comme ici, à Cassel, à l’occasion d’une célébration (probablement le Nouvel An chinois).